Les hommes naissent tous à peu près avec les mêmes facultés et les mêmes penchants ; l’éducation seule fait la différence de nos vertus et de nos talents.
Ainsi déjà, dès le XIXème siècle, Louis Marie de Lahaye de Cormenin définissait avec justesse le rôle de l’éducation dans nos vies.
Apprentissage, transmission du savoir, que serait notre civilisation Humaine sans cela. Nos ancêtres apprenaient sur le terrain, en observant. De la transmission orale à écrite, il aura fallu des millénaires pour conserver le savoir-faire transmis de génération en génération. Aujourd’hui, nous disposons de services régis par un Ministère, dont le rôle est l’instruction de nos plus jeunes pairs. Puériculteur(trices), Maitre(esses) d’école, professeurs et éducateurs, sont le lien entre inculture et érudition.
C’est pour cela qu’aujourd’hui nous suivrons ces femmes et ces hommes impliqués dans les différents cycles scolaires, car l’éducation c’est leur métier.
Les jardins d’enfants : Les balbutiements du citoyen
Ma première visite sera celle de la crèche du secteur 3 de Samson. Les enfants accueillis sont des tout-petits. De quelques mois jusqu’à deux ans environs. Alors que les heureux parents brossent des pads ou servent des pintes près des docks, leurs progénitures sont choyées par les puéricultrices d’état. Ces secondes mères aux sens maternels très développés.
J’arrive alors que les petits viennent d’être alités pour la sieste. Sur de petits matelas décorés des armoiries du Squadron, nos chères têtes blondes s’endorment sur une berceuse chantonnée par Emma MELL, une douce femme dans la fleur de l’age :
« Le petit oiseau noir, du haut de son perchoir, regarde le méchant, et lui fonce dedans. Pam, pam, font mes armes. Pim, pim, tu sublimes… »
– Mademoiselle MELL, Quel beau métier faites-vous. Racontez-nous une journée type de ces charmants bambins.
– Nous accueillons les enfants très tôt, à l’heure de l’embauche des parents. Nous leur servons un copieux petit-déjeuner, adapté à leurs ages évidemment. Cela va du biberon d’UAlait au bol de corn-flak. Ensuite nous changeons les langes. Le ministère fourni tout. Y compris les couches à l’effigie de notre Dictateur Bien-aimé. Nous passons la matinée sur des jeux éducatifs pour assurer leur éveil mental. Des jeux de cubes de construction avec lesquels ils adorent assembler des vaisseaux ou des armes, c’est excellent pour le développement de la motricité fine, qui plus est. Ou alors des puzzles pour reconstituer des images de bases orbitales, de portrait du Dictateur ou de héros du Consilium.
– Les bienheureux ! Vous êtes des Saintes !
– Après le repas, comme c’est le cas actuellement, nous leur faisons faire la sieste. Au réveil, nous passons à des activités ludiques comme raconter des comptines sur les faits héroïques de nos combattants, ou un spectacle de marionnettes. On met en scène des batailles contre les méchants thargoides, ou des communistes. Les enfants en raffolent. Puis vient l’heure du goûter, et nous les laissons se défouler dans le parc. Ils ont à dispositions des petits vaisseaux à roulettes, des blasters en caoutchouc, des tonfas en mousse. Ils peuvent jouer à la dinette dans le petit bar installé là-bas. Jusqu’à ce que les parents viennent les chercher.
– Merci Mademoiselle. Nous pouvons constater le grand intérêt du Consilium pour nos plus jeunes citoyens. C’est vraiment touchant.
La maternelle : L’apprentissage en douceur
Mes investigations se poursuivent non loin de là, à l’école maternelle du même secteur. Je suis reçu par Mademoiselle Matu PHILDROY, la cinquantaine bien portée, de petite lunettes mettent en avant un regard froid, encadré par un visage rondouillard. Elle me fait pénétrer dans sa classe. Bien équipé, décoré de dessins enfantins de vaisseaux et de portrait du Dictateur, une vingtaine d’enfants de trois à cinq ans, sont assis par grappes autour de tables rondes. Ils s’affairent à diverses activités manuelles.
– Mademoiselle, quels sont les objectifs pédagogiques du cycle de maternelle ?
– Nous préparons les enfants à la rentrée à l’école élémentaire. Bien sur nous commençons à leur apprendre les bases de l’écriture et de la lecture. Mais aussi…
– Maitresse ! Maitresse, kévin il m’a traité de communiste ?
– Maitresse c’est lui qui a commencé, il m’a dit que j’étais un écolo…
– Par tous les Dieux galactiques ! Allez chacun dans un coin jusqu’à nouvel ordre ! je ne tolèrerais plus aucune insulte de votre part ! Veuillez m’excuser, mais c’est aussi cela l’éducation. Je disais donc que nous commencions aussi l’apprentissage du civisme et…
– Maiiiitreeeeesse, OUIIIIIN, il m’a frappé avec une chaise luiiiii….
– C’est sa faute maitresse, elle m’a donné un coup de pied et mon papa qui est dans la phalange m’a dit qu’il fallait toujours frapper plus fort que les autres !
-Ton papa a bien raison. Toi ! Dans un coin aussi ! allez ! Décidément, ils sont très excité aujourd’hui. Il faut leur apprendre ce qui est juste ou non. Que les punitions sont proportionnées aux torts causés.
– J’en conclu, Mademoiselle PHILDROY, que le petit garçon, là-bas, en train de frapper à coups de pied son camarade à terre va être puni de façon exemplaire !
– Heuu. Non. C’est le fils d’un illustre pilote du Squadron. je ne m’y risquerai pas. Junior, mon chéri ? Tu arrêtes dès qu’il saigne, d’accord mon ange ?
La maternelle est donc un point clé de l’éducation de nos générations futures. Le grand professionnalisme des Maîtresse d’école est un atout majeur dans ce cycle.
Le cycle élémentaire : Les bases de notre civilisation
Les bambins grandissent, et commencent alors le cycle élémentaire. C’est à l’école élémentaire consiliènne « John JAMESON« , au niveau 2 du secteur 4 que je me rends. La première chose qui frappe, c’est l’uniforme. A partir de ce cycle, en ce jusqu’aux plus grands instituts universitaires, les élèves revêtent l’uniforme noir des écoliers Consiliens. En rang par deux, les groupes d’age rentrent en classe. je suis le maître d’école et Directeur, Siphrap DUPOING. Cheveux grisonnants, corps athlétique, le maitre rentre dans la classe alors que tous ses élèves sont droits comme des piquets sur le coté de leurs pupitres. Après avoir salué à l’unisson leur instituteur, les élèves entonnent un hymne à la gloire du Consilium, main sur la poitrine.
« Grâce à notre cher Dictateur,
Nous serons les vainqueurs,
Il est une pure merveille,
Qui illumine notre ciel.
Gloire au Consilium,
La fierté de tous ses hommes,
Gloire au Consilium,
La baston à son maximum.
Dans sa corvette magique,
Les ennemis il les étrique,
Il est notre grand Leader,
Notre meilleur pourfendeur.
Gloire au Consilium,
La fierté de tous ses hommes,
Gloire au Consilium,
Les cocos on les dégomme. »
– Monsieur DUPOING, dite-nous en plus sur le cycle élémentaire.
– Nous devons leur inculquer les fondamentaux. Bien sûr, la lecture, la grammaire, l’orthographe, les mathématiques de base, mais aussi l’Histoire de notre prestigieuse civilisation, la géo-spaciographie de notre empire. Mais nous n’oublierons pas l’éducation civique, les valeurs du patriotisme, l’obéissance au Consilium et son Dictateur. Nous préparons nos petits à un avenir brillant au sein de notre généreuse société.
-Quel sacerdoce ! J’en ai des frissons.
– Nous commençons aussi à développer les qualités physiques de nos élèves. Arts martiaux, sports de combat, entrainement au tir font partie du programme. L’excellence de notre enseignement fait que nous détenons un record, avec seulement 1,25% de perte sur une année scolaire.
– Prodigieux !
Le maitre poursuit ses activités : Étude d’un texte traitant des premiers Black Birds suivi d’une dictée :
-« Le commandant virgule d’un geste rapide virgule déploya ses points d’emports point La boule de plasma fit exploser la verrière du terrrrrroriste point Le corps déchiqueté de ce dernier fut projeté dans le vide sidéral virgule comme une cannette vide jetée dans une poubelle point final« . Monsieur kammer, si vous croyez que je ne vous ai pas vu copier sur votre voisin, c’est que vous me prenez pour un borgne ! En position pour trente pompes !
Puis exercice d’algèbre :
-Deux escadrilles de quatre ailiers s’affrontent. La première perds la moitié de ses effectifs, la deuxième 25%. Combien reste-t-il de survivants ? Le premier que je vois avec une holocalculette, c’est du quarante-quatre dans le derrière !
La journée se fini par la distribution des devoirs à faire à la maison :
– Pour demain vous allez me faire un petit exercice de rédaction. Rédigez une lettre au service de sécurité pour dénoncer vos voisins, que vous soupçonnez être des espions à la solde de la faction Munfayl labour. Minimum dix lignes !
Que soit loué notre Ministère de l’Éducation Consiliènne. Nos enfants sont réellement dans de bonnes mains.
Collège et lycée : Choix et orientation
La suite de mon enquête se poursuit à l’ensemble scolaire Supérieur « Rapture XXV« . On y accueille les élèves du cycle secondaire, de 11 ans jusqu’aux terminales préparant le baccalauréat. C’est le proviseur, Monsieur Mark OFFER, qui me fait faire le tour du propriétaire.
– Monsieur le Proviseur, nous avons tendance à dire que tout se joue ici. L’avenir de nos jeunes. Qu’en est-il ?
-C’est relativement exact. Tout au long du cursus scolaire, nous évaluons les capacités de nos élèves. Nous les orientons ensuite vers les études ou autres cursus professionnels pour lesquels ils ont le plus de chance de réussir. Il n’y a pas de place dans notre société pour les oisifs, les paresseux ou les laissés-pour-compte. Tous trouverons leur place, quel que soit leur niveau.
Je profite de la pause interclasse pour questionner des élèves au hasard.
-Jeune homme, dites-moi quelles sont vos inspirations pour l’avenir ?
-Tout d’abord je vise le baccalauréat avec mention. Je pourrais ainsi poursuivre des études universitaires en sciences politiques dictatoriales. Père est Consul, après avoir été Directeur de cabinet du Ministre aux Affaires Galactiques. Je souhaiterais ardemment suivre son exemple, pour le bien infini de notre Mère-société !
-Et vous ? Des études supérieures aussi ?
-Et bien, moi aussi je voudrais faire comme papa. Après le bac j’intégrerai l’école de formation des contrôleurs de vol. Il paraît que c’est peinard. J’ai pas assez de moyenne pour l’université. Alors un job tranquille ça me va. J’aime bien les vacances, tout ça. J’en ai parlé au responsable local du service de contrôleur, et il m’a dit : « Mon fils, c’est une chouette idée. Je vais en parler à mon cousin qui est recruteur de l’école de Bondarek. » Alors voilà.
-Et vous jeune citoyen, quelle orientation pérenne et idoine vous envisageriez d’embrasser ?
-Hein ?
-Toi vouloir faire quoi plus tard ?
-Ah ? Ben ce qu’est’ce que j’peux dire, c’est que j’ai pas les résultats très bon. Chuis pas trop balaise en math. C’est pas que j’comprends rien, mais un peu quand même. Le r’thographe aussi j’ai pas tout bon, c’est difficile. Les livres c’est bien quand y’a des images rigolotes dedans, sinon… Alors, quoi, l’orientateur y m’a dit que j’avais quand même une chance. Y paraît qui recrutent dans l’armée, et même que j’avais des chances de devenir pilote au Squadron. Surtout si j’étais solide du foie, mais que j’ai pas compris pourquoi qu’est-ce qui m’a dit ça. Y m’a dit aussi que fallait pas que j’chois « daltonisme », pasque si je confonds le rouge avec une aut’ couleur, je suis bon pour la Phalange, qui m’a dit….
-Voila une perspective des plus attrayante !
-Hein ?
-Non, rien.
C’est en grande partie pour notre modèle éducatif que tant de factions jalousent la société Consiliènne. L’implication forte de nos concitoyens, et en particulier les membres de notre système scolaire, est la clé de notre grande réussite. Ils sont la fierté qui porte haut l’ensemble de nos connaissances et de notre bien-vivre.
Le conseil de la rédaction : Votre ado est une grande saucisse qui pue de la chaussette ? Sa principale occupation est d’user votre canapé en fixant bêtement l’écran de votre holotélé ? Ses résultats scolaires sont proche de la température du vide sidéral ? Ne déprimez plus ! Assurez lui un avenir serein ! Foutez-le dehors et engagez-le dans les forces armées du Consilium. L’Armée recrute des laveurs de pads. Hommes ou femmes, tous niveaux, plan de carrière assuré (sous condition de survie). Logés, nourris, punis. L’Armée leur assurera un développement harmonieux du corps et de l’esprit. N’hésitez plus !
Escadron des Laveurs De Pads de Samson
Oser pour Brosser