Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s’est rendu hier à Collins Station à la demande de Livia Raymond, représentante du Consilium à Huichi : le rapport est accablant.
“Un dépotoir, gangrené par la corruption et les trafics de toute sorte”. C’est ainsi que le Commandant Livia Raymond décrit l’état de la station Collins, actuellement administrée par la faction People Huichi Resistance. Le Conseiller Daria Evans, édile chargée de la gestion des ordures, ne s’explique pas l’afflux soudain et inexpliqué de biodéchets, bien plus que les entrepôts ne peuvent en accueillir : “oui, nous sommes un peu dépassés par ces livraisons, mais après tout, c’est du bio, ça fera du bon compost durable”. La population ne partage pas la sérénité de ses dirigeants, et doute que ces montagnes de détritus soient parfaitement écologiques : à l’intérieur de la station, les pads sont répugnants, des tas d’immondices jonchent les allées et les coursives, pendant que tirs éclatent un peu partout. Car Collins Station est devenu également une plaque tournante du commerce des armes et des stupéfiants, bien que les autorités refusent de le reconnaître : pour quelques crédits, n’importe qui peut désormais faire ses emplettes de pistolets laser et de narcotiques, aussi facilement que s’il achetait des cartouches alimentaires.
La population est exaspérée. Les miasmes se répandent dans les zones d’habitation qui deviennent irrespirables, tandis que des colonies de zotas affamés envahissent les docks. La sécurité la plus élémentaire n’est plus assurée, toute la base semble désormais aux mains des mafias et des trafiquants, et les habitants se terrent chez eux, malgré les odeurs nauséabondes que les filtres d’aération n’arrivent pas à dissiper.
Les autorités de Huichi ne sont à l’évidence plus en mesure de faire régner l’ordre dans la station, en train de se transformer en une vaste décharge anarchique. Alexandra Gidh, porte-parole du Consilium, n’exclut pas la possibilité d’une intervention.
“Le niveau d’incompétence des Huichi Resistance dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Une intervention humanitaire, avec ou sans l’aval des autorités en place, paraît devoir s’imposer, afin d’assurer la protection des habitants de Collins Station. C’est une mesure non de salut public, mais de simple salubrité. Beurk ! C’est vraiment dégoûtant!”.