Irulan est le capitaine du transport commercial Marco Polo, elle dirige un équipage de quatre hommes et femmes qui sillonnent la bulle vendant des produits manufacturés dans le Consilium et important des biens nécessaires à son évolution. Elle et son équipage ont accepté de nous accueillir durant l’un de leur voyage vers l’espace impérial.
« Munfayl on va pas se mentir, c’est un tout petit système » commence t-elle « Il y a une faible population et ce n’est pas un centre industriel très développé. Mais en terme de hautes technologies je vous garanti que ce qui se fait à Samson c’est de la bonne! L’IA Vesta qui accompagnait Rapture I lors de ses voyages n’aurait pu voir le jour sans les composants informatique de pointe produits sur place. Pour ce voyage c’est simple, on en charge notre soute à ras bord et on part faire le tour des systèmes impériaux qui en auraient besoin pour fabriquer leurs IA -comme des engins agricoles autonomes, des drones prospecteurs, gestionnaires de trafic aérien et tout le tralala. »
Elle nous accompagne à la soute et nous présente fièrement sa cargaison, bien que composée de plusieurs centaines de tonnes nous sommes étonnés que le chargement va être réparti entre plusieurs systèmes.
« Oui on pourrait tout vendre chez un grossiste dans une station orbitale et gagner du temps et plus d’argent. Mais notre rôle ne se limite pas à faire du commerce, nous sommes aussi représentants du Consilium. A chaque transaction je ne manque pas d’inviter nos clients à bords pour boire et verre et j’en profite pour faire la promotion du Consilium, c’est comme ça que l’on étend petit à petit notre influence et que l’on recrute de nouvelles têtes. En entretenant de bonne relations avec nos clients nous nous assurons aussi d’avoir de futurs alliés le jour où la guerre éclatera ».
Au cours du voyage nous découvrons petit à petit notre environnement, notre vaisseau est un Lakon type 9 voguant sous la bannière du Consilium. Bien qu’il ne soit plus tout jeune il est confortable et bien entretenu comme nous pouvons le constater dans la salle des machines, ici tout est d’une propreté impeccable et le moteur ronronne comme s’il était tout juste sorti de l’usine. Claire, la mécanicienne du vaisseau s’en explique:
« Notre vaisseau est peut être modeste mais nous ne sommes ni indépendants ni un simple transporteur pour une compagnie commerciale, nous sommes des employés du Consilium. C’est pourquoi nous nous devons d’être impeccables, nous en sommes ses représentants auprès de chacun de nos clients et nous devons démontrer que le Consilium est à la hauteur de ses ambitions quelle que soit la situation. Je ne vous cache pas que le Capitaine est très exigeante là dessus ».
Lors de notre première escale le capitaine met l’équipage en alerte, depuis la salle des opérations le capitaine Irulan dirige la manoeurvre grâce à des moniteurs qui retransmettent en image chaque poste du vaisseau.
« Nous arrivons dans un système anarchique pour notre première transaction, le problème c’est que nous ne disposons pas des données de navigation locales. Je veux tout le monde sur le qui vive car nous allons devoir télécharger les informations depuis la balise, notre cargaison est précieuse et ça risque de chauffer. Arrivée sur zone dans 10 minutes ».
Depuis l’un des moniteurs nous voyons le poste de pilotage où se trouve la pilote du vaisseau -Fatima- et son mari pilote du chasseur embarqué -Mustapha-. Tous deux sont originaires de la Turquie sur Terre, ils ont d’abord rejoint la flotte fédérale et après la fin de leur service sont partis rejoindre le Consilium.
« Nous aurions bien voulu rejoindre le Squadron » Nous dit Mustapha, « Mais on est trop vieux pour ces conneries, 75ans ça commence à faire »,
« Et puis franchement, on a bien assez d’adrénaline ici » enchaîne sa femme « Faut pas croire, la marine marchande c’est pas de tout repos. Lorsque l’on va arriver sur l’objectif je vais devoir me positionner le plus rapidement possible devant l’objectif et être prête à foutre les gaz dès que les données seront acquises. Et foutre les gaz en T9… vous avez déjà essayé de piloter une brique? »
Le capitaine interrompt brusquement notre échange: « Hé ça suffit les bavardages! Rapport de situation! »
« Salle des machines OK, boucliers à pleine puissance » Lance Claire.
« Poste de pilotage OK, chasseur prêt au déploiement » Ajoute Fatima.
« Infirmerie prête à recevoir d’éventuels blessés » Conclu Hob le médecin de bord.
Comme le craignait le capitaine nous fûmes victimes de pirates, fort heureusement le professionnalisme de l’équipage nous permît d’en sortir indemnes. Seule Claire la mécanicienne fût légèrement brûlée suite à une surchauffe mineure des machines.
Lorsque nous arrivons à destination -une station minière creusée dans un astéroïde- le médecin de bord nous invite à le suivre.
« Je vais avoir besoin de votre aide, cette station appartient à l’Empire mais le reste du système est en pleine anarchie. Beaucoup de gens pauvres et de réfugiés viennent trouver un havre de paix ici et espère trouver un travail, malheureusement ils sont souvent trop démunis pour subvenir à leurs soins de base. Le Consilium m’a mandaté pour dispenser les premiers secours gratuitement à chacune de nos escales à tous ceux qui le souhaite, c’est une bonne façon de montrer que s’ils nous rejoignent nous prenons soin des nôtres. Vu le nombre de nécessiteux ici, quelques paires de mains supplémentaires me seront utile ».
Hob installe avec notre aide un petit dispensaire devant notre vaisseau et nous recevons par la suite de nombreux patients. L’opération dure plusieurs heures et inlassablement notre médecin effectue son travail avec dévouement, il prodigue la même attention à chaque personne qui se présente à lui.
« Avec les compliments du Black Birds Consilium » conclu t-il chaque consultation.
Peu après le capitaine nous rejoint et déclare le dispensaire fermé. « Nous partons, nous avons fait une bonne opération ici, j’ai de plus réussi à acheter une caisse de bon whisky qui se vendra à bon prix au Perséphone ».
Nous reprenons donc notre voyage, la suite se trouve être plus calme que notre première escale et une routine s’installe. A chaque port ou station le capitaine s’en va négocier et le reste de l’équipage dispense des soins à qui le souhaite. Peu à peu notre réputation nous précède et la population attend notre arrivée à l’escale suivante.
Nous constatons aussi que jamais le capitaine ne choisi d’aller commercer dans de riches systèmes peuplés mais toujours dans des lieux à la marge. Le bénéfice en terme de crédit est faible -bien qu’un minimum rentable- mais le bénéfice en réputation pour le Consilium est énorme.
De retour à Munfayl nous demandons au capitaine quelles sont les objectifs sur le long terme pour le Consilium.
« En commerçant avec de petits systèmes peu développés nous espérons faire la preuve que les biens achetés au Consilium aient un fort impact sur la croissance économique pour la faction cliente. Sur le long terme nos clients vont se développer avec nos technologies et lorsque la demande va s’accroître nous obtiendrons les contrats juteux qui suivent. De plus c’est une bonne publicité pour des clients plus fortunés à qui nous pourront céder nos biens avec une plus grande marge si ils -les biens- ont fait leurs preuves ailleurs.
Plus important encore nous gagnons aussi une image positive auprès de la population humaine, les exploits guerrier inspirent le respect dans une certaine mesure mais nous avons aussi besoin de montrer que les Black Birds ne sont pas que des brutes impitoyables. En offrant nos services aux plus démunis nos gagnons la loyauté de ceux qui nous rejoigne ».
L’équipage du Marco Polo chaque jour soutient les intérêts du Consilium, ils ont mit leur vie de côté pour sillonner l’espace et soutenir l’effort de guerre. Ils vivent dangereusement à la merci des pires hors la loi et aident les plus démunis.
Et vous?