Alors que notre Grand Consilum continu son expansion dans la bulle, le nombre de nos concitoyens s’élargit exponentiellement. Notre heureuse population ne s’épanouit que par le labeur de nos différentes corporations, qui s’assurent quotidiennement de combler l’ensemble de nos besoins. Habitat, services, alimentation, mais aussi industrie technologique, minière ou agricole, sans oublier nos forces armées qui nous protègent des menaces tant humaines que xénomorphes.
C’est pour rendre hommage à tous ces acteurs de la vie courante au sein de notre nid douillet, que votre serviteur et la Rédaction de Vox Veritas, vont vous proposer une série de chroniques relatant les différents corps de métiers, ceux-là même qui vous permettent de jouir du meilleur niveau de vie de la civilisation Humaine.
Pour la première chronique, nous suivrons une patrouille de sécurité de la Phalange Noire. Car notre sécurité c’est leur métier !
De l’aube au crépuscule
6h30, je rejoins le poste de sécurité central de Samson. C’est l’effervescence, il est l’heure de la relève entre les équipes de nuit et celle de jour. On m’invite, après avoir dûment vérifié mon autorisation d’accès et mes agréments, à rejoindre la salle de briefing. C’est ici que les équipes sont constituées, reçoivent les consignes, où l’on défini la sectorisation des patrouilles.
Le Responsable en chef, Le Capitaine Jonran BÖ, un colosse tout en pectoraux, donne un avant-gout de la journée :
Bon les filles on se magne un peu ! Asseyez-vous ! Pour les patrouilles, on ne change pas une équipe qui gagne, on fait comme hier. Je vous rappelle que nous sommes tenu d’un minimum de courtoisie à l’encontre de nos citoyens. J’en ai un peu marre de faire des bons de commande pour des tonfas ! Vous en cassez au moins deux par jour, c’est inadmissible ! Faites donc un peu attention ! Tapez dans les parties molles bon sang !
Le briefing terminé, on m’intègre à la patrouille Foxtrot. Je m’empresse de les rejoindre aux vestiaires. Ces hommes jeunes et athlétiques, tous sortis de la prestigieuse Légion Académique de la Phalange Noire de Gaultier de Varennes, enfilent leurs uniformes recouvert d’un exosquelette anti-émeute rutilant.
Cela doit être lourd à porter quotidiennement, non ?
Boaf… On a l’habitude. Dès dès le début de notre formation, on nous habitue à le porter jour et nuit ! Là-bas, on fait tout avec : Dormir, se laver, chier… Non, le plus dur, c’est après la patrouille, quand il faut le reconditionner. Le sang ça rentre partout, et quand il sèche, faut frotter fort.
L’équipe Foxtrot est constituée de trois agents : L’agent principal Ouksa Feymal, et deux agents de première classes, Rynon Palathet et Jorge Tanphoutray. C’est avec ce trio que votre serviteur va passer la journée, sur un secteur allant des docks n°3 au pont n°2 côté ouest.
Quelles sont les missions dévolues aux patrouilles de sécurité ?
Bon ben.. On est là pour s’assurer que tous les citoyens du Consilium obéissent de façon spontanée et volontaire aux directives du Dictateur et de son gouvernement, quoi ? Sinon, ben… On fait un petit rappel à la loi. On les remet dans le droit chemin. Nous sommes leurs anges gardiens et leur mémoire !
Une surveillance active
La journée commence sur les docks. L’activité y est intense. De nombreux vaisseaux se posent, chargent et déchargent leur cargaison, avant de reprendre la route pour un autre système. Les marchandises sont étiquetées, stockées et livrées à leur destinataires par de nombreux travailleurs de l’ombre.
Vous voyez, ici on surveille parce que nombreux vols sont signalés. Il y a aussi pas mal de marchandises illégales.
J’ai remarqué ce matin au brieffing, que tous les docks ne sont pas sous votre surveillance. Comment se fait-il ?
Les autres docks ? Ben… C’est ceux réservé aux pilotes du Squadron. Oh punaise. Vaut mieux pas y mettre les pieds. Il se passe des trucs bizarres là-bas. vous le dites pas, hein ? Mais ça trafique des caisses de je sais pas quoi, mais c’est pas très net. Un jour, un tas de caisses sont tombées et se sont fracassées au sol. ben, ni une ni deux, des caisses remplies d’un liquide trés inflammable ont pris feu instantanément. J’vous dit pas ça sentait le poulet grillé. Ouais parce qu’il y avait aussi des containers plein d’esclaves. Je les entends encore hurler… Puis bon, c’est dangereux ces docks. De temps en temps y’a des boulettes de plasma qui passent, ces types sont des furieux, surtout quand ils ont fumé ces drôles de cigares qui font de la fumée bleue.
11h00. Nous continuons la surveillance dans la galerie marchande du pont n°1. Les contrôles d’identité vont bon train. Tout défaut dans la présentation des papiers officiels est sévèrement réprimé. Pour respecter les consignes de courtoisie, toutes les fouilles corporelles se font dans la discrétion d’un coin sombre et hors de vue d’une coursive. Je n’ai malheureusement pas eu le droit d’y assister. Mais tout a dû bien se passer, car à chaque fois, il ne sont pas revenu avec le délinquant menotté. Je n’ai pas revu les délinquants du tout, d’ailleurs.
Une bienveillance à toute épreuve
Après une rapide collation dans un poste de sécurité annexe, nous reprenons le chemin vers les zones d’habitations du pont n°3. Toujours les mêmes contrôles d’identité.
La patrouille va même pénétrer dans un appartement individuel. Fouilles drastiques, plaquage au sol des habitants, tout est minutieusement retourné, dans un chaos parfaitement orchestré de main de maitre par l’agent principal.
Pourquoi cette perquisition ? Aviez-vous une commission rogatoire du procureur ?
Nan. C’est juste que ce sont des militants de la faction Munfayl Labour. Pas besoin de quoi que ce soit donc. On fait ce qu’on veut du moment où c’est pas des honnêtes citoyens du Consilium. Allez savoir de quoi ils sont capables ces rastaquouères. Tous des terroristes ! Ils mangent leurs enfants ces gens là !
Quelle bienveillance et quelle prévoyance ! Ces altruistes agents veillent à notre bien-être à chaque instant. Anticipant toute tentative, de la part de vils libéraux et autres subversifs communistes, de s’en prendre à notre merveilleuse société. Tant de factions jalousent notre modèle de bonheur et d’épanouissement. Les terroristes ont été exécuté sur place, nos Agents prenant même la précaution d’utiliser des méthodes indolores, l’un étant pendu avec le faisceau électrique du plafonnier, son épouse étant étranglé avec un drapeau. Drapeau de la faction qui était accroché sur une cloison de l’habitation, ce qui est proprement scandaleux !
C’est bien comme ça. On aime bien toutes ces petites attentions. Pas de sang, ça fera moins de corvée de nettoyage du matériel ce soir. Et nous n’oublions jamais que c’est le contribuable qui paie les munitions.
Effectivement, quelle charmante attention envers nos concitoyens. Penser même à nos économies budgétaires, voici le quotidien de nos Forces de sécurité.
Fin d’une journée harassante
18h45. Après une rude journée de labeur, nous nous dirigeons vers le poste Central. La vacation se terminera par un debriefing rassemblant le Capitaine et ses équipes. Rapports journaliers, consignes particulières, le Capitaine note tout afin de préparer la relève montante.
Vient ensuite le reconditionnement du matériel, si souvent souillé par les fluides biologiques des contrevenants. Chose intolérable !
Messieurs les agents, voici la fin d’une journée bien remplie et fort instructive. C’est le temps du repos pour vous ?
Oh que oui. Nous allons regagner nos quartiers, mais avant cela on va prendre une chopine au bar « la joyeuse matraque ». C’est le lieu de rendez-vous de tous les agents de sécurité de Samson. On y rigole bien, on s’amuse. Et ce soir c’est l’anniversaire d’un de nos pote. On lui a préparé un lynchage-surprise. J’ai pu emprunter quelques prisonniers politiques à un ami maton. On va bien se marrer !
C’est sur cette note festive que s’achève ce reportage. je tiens à rendre hommage à tous ces hommes d’honneur, au comportement sans faille, qui assurent jour après jour la sécurité de tous les citoyens du Consilium. Nous ne les remercierons jamais assez. Et j’espère, après m’avoir lu, que vous porterez un nouveau regard sur eux. Un regard emplit de compassion et de gratitude.
Le conseil utile de la rédaction : Si dans votre entourage, (amis, voisins, famille, collègue de travail) vous soupsonnez un individu d’avoir des activités ou des opinions en contradiction avec la Doctrine de notre Dictateur bien-aimé ou ses lois, vous pouvez, anonymement, le dénoncer au Central de Sécurité au numéro « Urgence Terrorisme », en composant le 25 sur n’importe quels holopads. Ce service est gratuit.
» La sécurité, c’est l’affaire de tous. »