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Elle s’appelait Alvinia

Alvinia de Messalina, ancienne porte-parole du Consilium, depuis leader de la Horde Wing Atlantis, a trouvé la mort hier soir, dans les suites d’un accident survenu à Munfay.

Les Medicorp sont aujourd’hui en deuil : la Fondatrice de la célèbre faction de sauveteurs est décédée hier soir, des suites de ses blessures, dans le système qui l’avait autrefois portée au pouvoir.

Une jeunesse orageuse

Alvinia de Messalina, née à Crevit, avait grandi sur Dalraida, la planète aux tempêtes. Fille de grands industriels qui avaient fait fortune dans la production d’acier, elle reçut une éducation sévère qui ne l’empêcha pas de manifester très tôt une personnalité très indépendante – voire certaines tendances auto-destructrices. Après avoir fui le domicile familial et rompu avec ses parents afin de poursuivre des études de langues, elle s’est ensuite engagée aux côtés de l’Alliance, à Alioth, où elle a reçu une formation très complète en histoire, arts et sciences politiques, afin de devenir diplomate.

La porte-parole du Consilium

Chassez le naturel, il revient au galop. D’abord en rupture de ban avec ses parents intrigants et complotistes, elle ne tarda pas à rentrer au bercail. C’est ainsi qu’en 3301, elle se retrouva au service du “Consulat”, organe clandestin de financiers peu scrupuleux, qui entretenait en cachette l’ancien Consilium. Cette mafia avait engagé les meilleurs commanders de la galaxie, les “Black Birds”. Officiellement, la mission de ces pilotes d’élite consistait à sauver l’humanité d’une éventuelle attaque Thargoïd, dont le retour prochain semblait plausible. En réalité, il s’agissait pour cette camarilla de préserver à tout prix leurs intérêts menacés par les aliens. Parée du titre de porte-parole, Alvinia de Messalina couvrait toutes sortes d’activités peu avouables.  Elle toléra ainsi K.-T. Steinmann, directeur du L.A.R.A. (Laboratoire d’Analyse et de Recherche Aliens), lorsqu’il se livrait sur des êtres humains, et même des enfants, à des expériences prohibées d’hybridation avec des éléments organiques extra-terrestres.

Nous ne nierons pas que, sous le gouvernement d’Alvinia de Messalina et du Fondateur, le régime des Black Birds ait connu bien des victoires : expansion, conquête de systèmes, perfectionnement des techniques de combat, enquêtes sur les mystères xénomorphes. Entre octobre 3301 et mars 3302, la porte-parole chapeauta la prise de Munfayl, décida l’opération « Marteau de Thor », et créa le Vox Veritas. Elle ne tarda pas à représenter une menace pour les ennemis des Black Birds. Enlevée en mai suivant par les traîtres de la faction GD 1192 Bureau (voir le Vox Veritas, numéro du 30 mars 3302), elle fut sauvée in extremis grâce une expédition de la dernière chance menée par la Phalange noire. Mais Alvinia de Messalina n’est pas sortie indemne de ce traumatisme. Empoisonnée, rendue aveugle, elle a pu retrouver la vue grâce à une opération très risquée qui l’a dotée d’implants oculaires bioniques révolutionnaires. Mais à partir de ce moment, un mal rongea son corps, et ébranla son cerveau.

Le leader de la Wing Atlantis

En mars 3303, coup de théâtre : au moment où la menace Alien se précise de plus en plus nettement, le Fondateur et la porte-parole décident subitement de déserter. On découvre peu après qu’un rapport secret tombé entre les mains de cette dernière l’a déterminée à fuir le Consilium. Cette désertion fut une chance pour le régime de Munfayl : elle permit aux Black Birds de se débarrasser de l’encombrante tutelle de l’ancien Consilium, de chasser Steinmann, et de rétablir les missions essentielles dévolues aux pilotes de Munfayl.

Peu après le départ de Mme de Messalina, la folie s’empara de la malheureuse. Privée de ses titres, de ses fonctions et de ses soutiens, elle erra à travers la galaxie, accompagnée par une troupe de pauvres hères, pompeusement intitulée “la Horde” ou “la Wing Atlantis”. Vagabondant de système en système, elle entraînait une bande de traîne-misère à la suite de son Anaconda, l’Orichalque, et d’un T9 poussiéreux. A partir de cette date, elle renonça définitivement à la lutte contre les Thargoïds, jusqu’à favoriser l’entente et la compréhension avec ces immondices aliens. La découverte des bases de l’INRA, en octobre 3303, et à laquelle la Horde a activement participé, n’a pas suffi à lui ouvrir ses yeux électroniques sur la vraie nature des créatures obscènes qui nous envahissent. Ce n’est que tardivement, peu avant sa retraite, qu’elle autorisa timidement les plus audacieux de ses partisans à ouvrir le feu contre les xénomorphes. L’incompétence et l’impréparation  de ces “agents Prisme” ne rendit pas cette modeste mesure fructueuse.

A ce stade, Mme de Messalina semblait définitivement perdue. Dans un ultime sursaut de lucidité, elle fonda une organisation non gouvernementale médicale, consacrée en particulier, mais non exclusivement, au ramassage des capsules de survie : le groupe Medicorp, installé depuis à Nobel Terminal, dans le système Kalak, à quelques dizaines d’années-lumière de Munfayl.

Définitivement vaincue par son mal, et atteinte de schizophrénie, Alvinia s’était retirée des affaires depuis une année maintenant. Elle avait sombré dans une démence que ses adjoints, appelés “Régisseurs de la Horde”, avaient vainement essayé de dissimuler.

Une prochaine guerre de succession ?

Hier soir, ce misérable personnage a rencontré sa misérable fin : prétendument choquée par un article récent du Vox Veritas (numéro du 23/11/3305), elle a tenté de se mettre aux commandes de son Cobra fétiche, le Philby, dont elle ne s’était jamais séparée depuis son départ de Crevit. Incapable de contrôler son appareil, elle s’est précipitée sur le vaisseau du Cmdr Oggy, non loin de la station Samson. Le sauveteur Médicorp venu la récupérer, autorisé à atterrir, n’a trouvé qu’un cadavre carbonisé.

Bien des questions restent ouvertes à ce stade : qui fédérera désormais les membres de la prétendue “Horde” maintenant livrés à eux-mêmes ? Resteront-ils la sombre de cliques de pirates sans foi ni loi qu’ils n’ont jamais cessé d’être ? La faction Medicorp, orpheline, trouvera-t-elle le ressort suffisant pour poursuivre son activité ? D’autres mystères demeurent. Car Mme de Messalina emporte avec elle dans la tombe bon nombre de secrets. Parmi les plus odieuses de ses actions, la moindre n’était pas l’énigmatique projet D***, dont la nature exacte reste inconnue aujourd’hui. Il semble par ailleurs qu’au cours de son ultime voyage, la ci-devant porte-parole s’est arrêtée à Crevit et a fait escale dans la station O’Neill. Certains partisans des thèses complotistes évoquent un rendez-vous secret avec K.-T. Steinmann, évadé depuis quelques jours de la prison de Gaultier de Varennes (voir le Vox Veritas du 14/11/3305). On dit aussi que Mme de Messalina laisse une fille, dont la naissance et l’éducation ont été jusqu’ici soigneusement cachées. Dernier coup de théâtre, de la part d’une femme à qui il faut reconnaître un sens certain de la mise en scène. A coup sûr, avec la mort d’Alvinia de Messalina, c’est une page d’Histoire qui se tourne, tour à tour grandiose et lamentable.

N.D.L.R. Les amateurs de biographies pourront se reporter à la vie de Mme de Messalina, intitulée sobrement Alvinia, et composée par le Fondateur. Elle retracent les premières années de son existence, jusqu’à sa nomination aux fonctions de porte-parole du Consilium en 3301.

A Propos de Albert Blondin

Albert Blondin
Albert Blondin, romancier et journaliste, s'est rendu célèbre par ses reportages d'investigation. Il a découvert Munfayl et le Consilium au cours d'une enquête portant sur les asiles psychiatriques. Il n'a plus songé à en partir, surtout depuis qu'il a découvert l'UAlcool au Perséphone. Il met depuis quelque temps tout son talent à suivre les Black Birds sur les théâtres d'opération.

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