Notre envoyée spéciale Isba Passacaille nous fait partager le quotidien de l’expédition Colonia trip 3308. Aujourd’hui, elle nous raconte la vie trépidante et aventureuse des pilotes chargés d’escorter le porte-vaisseau à travers l’espace infini, et au-delà.
Ils sont partis joyeux pour des étoiles lointaines, le front haut, plein d’ardeur : les pilotes chargés d’escorter les explorateurs et les diplomates à bord du Fleetounet n’ont pas pour autant la vie facile, même si, loin de la bulle et de la zone d’invasion thargoïde, les chances de tomber sur une cible à abattre diminuent drastiquement. Dès le premier saut programmé, ces vaillants combattants de l’espace ont aussitôt projeté des séances d’entraînement pour maintenir leurs réflexes, conserver leur habileté en vol, et améliorer encore leurs compétences militaires. Quel plaisir de les voir concentrés, dans le salon d’observation ! Le regard fier et décidé, le port bien droit, les muscles saillants… Ah, l’on a beau être journaliste, on n’en est pas pour autant insensible à cette virilité bien assumée.
Le saut terminé, les hommes de Munfayl se dirigent vers leurs vaisseaux dockés dans les flancs du porte-vaisseau. Ils sont bien résolus à en découdre. Avant de descendre, ils décident de s’arrêter au bar : quoi de meilleur qu’un verre d’UAlcool pour mieux garder sa concentration ? Après un verre, et un autre, voilà que le Fleet repart. Un saut. Puis deux. Puis trois.
Après ce séjour, le cerveau bien embrumé, nos braves pilotes sont maintenant en mesure de tester leurs aptitudes au pilotage dans des conditions psycho-physiologiques extrêmes. Dans un effort d’héroïsme sublime, ils tentent de surmonter l’effet des molécules d’éthanol éparpillées dans l’ensemble de leurs organes. Ils peinent pour l’instant à trouver la sortie du bar. La plupart se dirigent vers les sanitaires pour se débarrasser du trop-plein alcoolique. Le commander Creed parvient on ne sait comment à trouver le chemin du hangar. Il saisit les commandes, réussit à décoller, et prend plusieurs clichés destinés à la réalisation de cartes d’état-major. Mais son état ne lui permet pas d’aller plus loin : il s’écrase presque aussitôt. Le personnel de secours dépêché en urgence a pu heureusement désincarcérer le corps. Celui-ci fut aussitôt envoyé aux bons soins du Dr Mac Hiavel, médecin de bord, qui résista à l’envie de pratiquer l’amputation et se contenta d’une purge pour débarrasser les organes encore valides du reste des vapeurs éthyliques. Après cette émotion qui a vivement ému l’équipage de l’expédition, le commandant de bord a jugé plus prudent d’envoyer tous les pilotes miner les astéroïdes. A jeun.
Une fois de plus, les pilotes Black Birds ont prouvé qu’ils savaient rester dignes et forts en toutes circonstances : ils sont la Frontière.